MBrace / épisode 5 / le compte-rendu d’un fou furieux, JERÔME.

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L’alliance du 2, du 1 et du 5, en numérologie chinoise, ne signifie rien. C’était à noter.

Je vais faire pour ma part un résumé rapide … car tout à été dit… ( mais non je blague ;) )Je ne reviens pas sur la Prépa de merde due à des obligations familiales et professionnelles … entrecoupées de soucis de santé ( rien de grave, mais contraignant ).Note pour plus tard : Ne pas s’engager sur un truc comme cela une année où on devient Papa une seconde fois et qu’on agrandit la maison :rolleyes:

Bref, comme personne n’en parle, je reviens rapidement sur le trajet :
On se décide le vendredi matin de où et quand on se rejoint . Ce sera donc Tournus vers 11h ! Fab part avec moi depuis Toulon City et nous voilà en route.. On se retrouve sur un parking, je fais (enfin) la connaissance de celui qui deviendra pour nous tous le vtt71’warrior’finisher of the year : Antopiko !
Benoit , antoine21 sont là aussi.
Poignées de main rapides , remplissage du véhicule , tout est exécuté en quelques minutes, nous voila enfin prêt pour cette belle et grande aventure… que dis-je cet exploit… qui est de : trouver une BONNE boulangerie à Tournus !!

Que faire ? demander de l’aide à notre expert gastronomique Sud Bourguignon au risque de la déconcentrer dans sa prépa… où se fier à l’instinct de survie du prof de latin présent … bon , ce sera finalement la confiance en notre professeur qui nous guidera vers le flan 8-10 personnes le plus proche …
sandwichs et desserts avalés , on prend l’autoroute… direction la Yaute ( Haute Savoie ) .. le trajet se passe nikel … fab et moi les fenêtres grandes ouvertes , et les autres clim à fond :rolleyes:
Nous voilà enfin au pied du Mont Blanc , et les affiches MbRace qui fleurissent … on y est , on y est pour de vrai !!!

Nous traversons Combloux et allons direct au camping, histoire d’être serein. L’accueil de ce camping est toujours sympa et les copains ont l’air content de mon choix …

A noter que, outre le coté sportif , j’ai quand même un peu la pression que tout se passe pour le mieux pour tout le monde, car étant « un peu » à l’initiative de cette péripétie, j’aimerais que tout se passe bien …

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Pendant ce temps-là, Junior s’amuse…

Les tentes montées, les yeux écarquillés par le paysage , c’est un peu excité qu’on prend les vélos pour aller chercher les dossards… tellement excité que l’un d’entre nous en oublie sa carte d’identité !! :p y a plus qu’à remonter…

Je n’en ai pas parlé précédemment, mais j’ai été choisi pour être suivi par une équipe de production pour le teaser de cette édition… ( y vont pas être déçus ! )

Retrait des plaques, petit tour sur les stands, briefing sécurité… nous voila prêts pour une petite sortie bucolique de déblocage… 450mD+ en 5km … ça, c’est fait ! Je tousse beaucoup, mais je pense que ça devrait aller tout de même si je ne tape pas trop dedans et que je vais à l’économie…

Retour au camping, où mon copain julien nous rejoint tout comme Braco pour avaler les 2kg de pâtes préparés avec soin par le chef antoine… S’en suit les traditionnels questions, interrogations, doutes, discussions qu’une telle épreuve peut apporter.

Puis voila l’heure du DODO… Dodo court , très court même, levé 4h30 : ça pique, mais tout le monde est sur le « qui-vive » et fin prêt à se jeter enfin dans l’aventure…

Allez zou, on y va...
Allez zou, on y va…

5h50 sur place… 900 autres fous sont devant nous… j’entends des  » fais chier on est derrière  »  » on s’en fout y a 140km » etc etc… perso , même sans jouer la gagne , ça m’énerve un peu, je pars du principe que tout ce qui est derrière n’est pas devant, et du coup ne dérange pas… mais c’est vrai que c’est plus subjectif ici ;), un dernier regard sur le téléphone, un message de mon pote Cyril et un de Jc remotivent encore un peu plus …. et BIM !!!!!! c’est parti …

Il est donc 6h lorsque la horde des motivés passe la ligne de départ… Je regarde devant et ne m’occupe pas des copains, chacun sa course, chacun son rythme … Et vu que suis pas au top de ma forme, je ne veux pas m’embarquer dans un rythme qui ne serait pas le mien. Je roule , je double, me fais doubler, sur les premiers km de route tout se passe bien, puis j’entends julien qui m’encourage ( on en profite pour faire une photo :D ), benoit, antopiko et antoine21 en profitent pour passer tranquillement. Je suggère à Julien de pas trop quitter la roue du métronome ( ben ) s’il souhaite aller au 100, il me laisse donc à ma galère et le rejoint en 2 coups de pédale.

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Z’avez pas vu Heidi, au fait ?

Arrive le premier chemin serpentant sur la gauche, je vais pas trop mal, mais là un premier pied à terre est obligatoire… certains gars ont même pas la caisse pour monter ça et du coup font poser le pied à tout le monde  :eek: ( euh , les gars … vous êtes surs d’être à votre place ?? ça va être long  :D ). Tout juste remonté sur le vélo, me voila filmé en plein effort  8| . Sommet de la première côtelette, je suis à un peu plus de 10km/h … content ! je double une bonne vingtaine de gars dans la descente, maintiens ma place sur le plat ( fab me double au bout de 45mn) et sur les petits chemins jusqu’au premier ravito ( Cordon ) jusque là tout va bien , je suis bien plus confiant que la veille au soir , et je suis sur que le 70 est atteignable.  ;)

Quelques détours avant d’attaquer enfin le premier Col du Jaillet … Un début de crise d’asthme me fait lever le pied, mais je reste tranquille et j’avance prudemment.. je trouve le temps un peu long, mais je suis rassuré en voyant mon temps au sommet (  » seulement  » 15 minutes versus 2014 ). Sachant que j’avais une heure d’avance au 70 en 2014 , je me prends à rêver du 100  :rolleyes:

La première vraie descente, trop top ! certe je ne suis pas un carlito, un franck ou même un fab, mais je ne suis pas du genre à perdre du temps dans cet exercice ! les racines passent nikel, les ornières effacées, les concurrents dépassés, les bosses avalées, les branches… fille de joie LA branche !! patatras … alors que je doublais un gars, il roule sur une branche qui se lève et fait un tour complet autour de ma roue ! bilan : Dérailleur arraché, chaine vrillée.

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Quoi ? une fille de joie a branché Jérôme sur le parcours ???

Je me relève d’un coup, prend le vélo et … le jette de colère ! 3 secondes plus tard je me suis calmé, et me dis  » c’est pas possible , c’est pas possible , y a une solution » , je sais que la Giettaz n’est qu’à 2 km et qu’il y a un point assistance , je me prends à rêver que quelqu’un ait une solution .
A noter que je fais le trajet avec un compère à qui il est arrivé la même chose…

J’arrive à la « Giette », là, 2 jeunes … je leur dis mon problème et trouve LA solution :  » bein faut arrêter monsieur  » euh … comment dire, à mon regard, je crois qu’il a compris que c’est pas ce que je voulais entendre ! je lui demande s’il peut me virer dérailleur etc…, mais quand j’ai vu la rapidité, j’ai préferé le faire moi-même.. je regarde si je peux me mettre en single-speed mais la chaine est trop morte.

Me voilà pris au piège, plus qu’une solution, je dis bien une seule … continuer à pied . Mon idée est simple , il reste plus de D+ que de D- , et vu que je suis pas au top de ma forme je suis sur que j’aurais poussé 80%, alors 80 ou 100 … ça fera pas trop d’écart … les gars là bas me prennent pour un fou  :p .

Pendant la première traversée, j’en profite pour appeler madame… qui me soutient à fond ( lol ), du coup je me dis ( toujours en marchant ) que je vais quand même prendre mon joker  » l’appel à un ami « … et j’appelle Cyril , je lui dit  » dis mon ami , 37 km c’est jouable à pied ?  » et lui me répond  » bein tu es assez con pour y arriver si tu décides de tenter « , bon , et bien je prends ça pour un oui … et me mets à trottiner. Le colègue dans la même situation me suit de loin, ça l’a motivé aussi .

Arrive le Col, je double même du monde, j’ai fait mon deuil du 100, je pense sans arrêt à tout ce que j’ai vécu ces dernières semaines, ces derniers mois, ces sacrifices, ces minutes en famille perdues, ces patisseries évitées, ces apéros écourtés, je ne peux, je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien ! tant que les organisateurs ne me stopperont pas j’avancerai, j’en suis sur !

J’ai aussi la petite motivation de ne pas me faire rejoindre par Braco…  :D

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l’homme qui faisait du vélo à pied.

Petite surprise, arrivé à quelques centaines de mètres du  » Gateau », on redescend … et pas qu’un peu ! jusqu’à Flumet… je comprends qu’il va falloir TOUT remonter … la traversée en bas est longue, je marche à 5-6km/h alors que les gars me doublent à 25-30… le moral en prend un coup.  :gene:
Ps : c’est pas venu à l’idée d’un seul gars de me pousser un peu sur le plat…  :triste:

De nouveau la montée vers le Gateau, je double une dizaine de gars, m’arrête que quelques instant au Ravito du Gateau, puis c’est l’ascenssion finale vers la tête de Torraz… il fait 38 degrés , je marche depuis 4h40, j’en peux plus, mais je n’ai pas fait ça pour rien… un 4×4 me demande si je veux qu’il me traine… hors de question, je fais ça dans les règles, ou je le fais pas … un gars du nord bien sympa (déja rencontré plusieurs fois ( mbrace , roc d’azur etc ) me dit  » mais pourquoi tu fais ça ?  » je lui  réponds » j’ai payé pour le 70 et suis juste en tune  »  :D il éclate de rire …
Je marche quelques km avec un moniteur, mais il me lâche dès qu’un replat arrive… j’ai les larmes aux yeux, j’en ai marre, à ce moment-là un texto de JC me dit que les copains sont partis sur le 140 et m’encourage !
Punaise , je peux pas leur laisser écrire cette belle histoire sans en écrire une petite ligne  :(  :(

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Le vrai cycliste ne s’épile pas. Point.

je gravis les derniers mètres, je suis soulagé, je sais que le plus dur est derrière moi et que ce sera très dur pour Braco de me rattraper…
Je descends, je me surprends à courir dès que le terrain s’y prête, je ne lâche rien … dernier ravito , dernière descente , et c’est Combloux qui se présente….

je suis là !!! je l’ai fait …. je sais que les copains ne sont pas là pour m’encourager, mais qu’ils seront fiers de moi, je passe la ligne les larmes aux yeux, les pieds en feu, les jambes pleine de bleus, le dos en vrac, mais je l’ai fait !!!! après 37 km et 6h10 de poussage, je boucle ces 70 en 10h05 … avec 25 gars derrière.

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2 réflexions sur « MBrace / épisode 5 / le compte-rendu d’un fou furieux, JERÔME. »

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